Édition originale – dont il n’a été tiré aucun grand papier.
Né en Provence, à Clermont-l’Héraut, en 1863, Jules Boissière avait fait ses débuts littéraires à Paris comme journaliste à La Justice de Clemenceau. En 1886, au moment de la parution de son deuxième recueil de poèmes, Provensa !, il s’engagea dans les troupes d’Extrême-Orient, apprit l’annamite et l’écriture chinoise, ce qui lui valut d’être engagé par le gouvernement colonial dans ses campagnes indochinoises. C’est lors d’un bref retour à Paris, en 1895, qu’il publiera ce récit des lointaines aventures, un authentique chef-d’œuvre et certainement l’une des meilleures illustrations littéraires des mornes Génies de l’opium, tour à tour fantastique, effroyable, hallucinée ou totalement apaisée…
En 1891, Jules Boissière avait épousé Thérèse Roumanille, ancienne reine du Félibrige. C’est elle qui assura, après sa mort survenue à Hanoï en 1899, sa renommée littéraire.
Cet exemplaire lui a appartenu, c'est elle aussi qui le fit admirablement relier.
Il est enrichi :
- d’un feuillet du manuscrit original de Jules Boissière correspondant aux pages 235-237 du volume
- de la lettre d’Ernest Flammarion annonçant à Jules Boissière la parution de son livre : Paris, le 3 janvier 1896. Cher Monsieur, votre lettre vient de se croiser avec une autre que je viens d’adresser à Daudet, pour lui dire que votre volume était prêt. Si vous voulez bien, mardi prochain, dans la matinée, vous pourrez venir faire votre service de presse (ce que Boissière ne fera jamais).
Nous souhaitons une bonne envolée à Fumeur d’Opium ! Votre livre en vaut vraiment la peine. Mais il faudra remuer la presse très vigoureusement. A vous bien cordialement. Ernest Flammarion.
Pâles rousseurs de décharge, juste sur le feuillet de garde précédant la couverture, sans importance.
Parfaite reliure de Madame Marot-Rodde.