Librairie Pierre Saunier

Souvenirs de la Cour d'AssisesSouvenirs de la Cour d'Assises Souvenirs de la Cour d'AssisesSouvenirs de la Cour d'Assises Souvenirs de la Cour d'AssisesSouvenirs de la Cour d'Assises Souvenirs de la Cour d'AssisesSouvenirs de la Cour d'Assises Souvenirs de la Cour d'AssisesSouvenirs de la Cour d'Assises Souvenirs de la Cour d'AssisesSouvenirs de la Cour d'Assises

Gide (André).
Souvenirs de la Cour d'Assises.

Paris, Éditions de la Nouvelle Revue Française, 1913 ; in-8 carré, demi-maroquin vert à coins, dos à nerfs, tête or, non rogné, couverture et dos conservés (Septier). 122 pp.

8 000 €

Édition originale.

Un des 20 exemplaires hors commerce marqués de A à T parmi les 70 exemplaires sur vergé d'Arches, avec le texte intégral des dépositions en huis clos dans les affaires de mœurs - seul tirage de tête.

Envoi a. s. : à Guillaume Apollinaire, en affectueux souvenir, André Gide

Cet ouvrage méconnu, car sans doute trop circonstancié, renferme quelques-unes des idées-forces que Gide développera dans ses livres ultérieurs. Fruit de son expérience de juré volontaire à la cour d'assises de Rouen en mai 1912, ce témoignage décrit notamment, à travers l'interrogatoire du pyromane Bernard, le fameux "acte gratuit" dont se prévaut Lafcadio dans Les Caves du Vatican. Et c'est aussi une réflexion sur le carctère approximatif de la justice humaine qui conduira Gide à créer chez Gallimard en 1930 la collection "Ne jugez pas". Dans une lettre à l'auteur du 5 mars 1914, Martin du Gard parle de souvenirs "naïfs et sains, et tels qu'ils ne peuvent être comparés qu'à certaines pages du meilleur Tolstoï" (Bibliographie des Éditions de la N.R.F. - Henri Vignes & Pierre Boudrot, n°47).

Entre Apollinaire et Gide s'exerçait une séduction réciproque, mais le premier était d'une telle aisance, sa nature si habile et si ondoyante, que le second en demeurait fasciné. Gide aurait peut-être bien voulu faire entrer Apollinaire à la N.R.F., le conviant régulièrement aux réunions mensuelles du premier comité de rédaction de la revue qui rassemblaient, villa Montmorency ou rue d'Assas, de nombreux amis, auteurs et futurs collaborateurs. Mais de son vivant, Apollinaire ne publia dans la N.R.F. qu'un compte rendu très sévère de L'Armée dans la ville de Jules Romains (avril 1911). Un rendez-vous manqué, comme avec Jarry...(cf. la biographie d'Apollinaire de Laurence Campa, Gallimard 2013)

Dos passé.

Ex-libris Paul Voute, n°355 du catalogue de sa vente (mars 1938).