Édition originale. Un des 20 exemplaires numérotés sur Hollande, seul tirage de tête.
Sont joints 2 billets et 8 lettres a. s. de Wyzewa (vers 1914-1916) à un ami (probablement le capitaine Gillet). Correspondance amicale et littéraire portant sur des projets d'édition : l'auteur félicite Gillet de ses articles sur Forain, Ghiberti, Raphaël… et s'entretient de la publication de Valbert qui ne se fit pas sans difficulté (lettre de 12 pages dans laquelle Wyzewa remercie avec émotion Gillet pour l'intérêt et la compréhension qu'il lui a témoigné à ce sujet).
Né en Pologne en 1863, Téodor de Wyzewa, musicien, critique d'art et écrivain polyglotte, fonde en 1885 avec Dujardin La Revue wagnérienne avant de diriger, à la suite de Félix Fénéon, la seconde série de La Revue indépendante. Valbert est son unique roman. Dans ce récit à facettes, Wyzewa, renouant avec la forme classique du roman d'apprentissage, exprime avec ironie les errements et les troubles de sa génération : défaitisme, impuissance d'aimer... L'auteur a fait de son roman un cliché radiographique de l'époque, et les vicissitudes du personnage de Valbert ne sont pas sans évoquer parfois la figure de Laforgue qui fut, pour l'avant garde de son temps, le décadent par excellence. Les nombreuses similitudes existant entre le poète et Valbert - morts d'une maladie pulmonaire à 27 ans après un court bonheur amoureux - incitent, en effet, à voir dans la fin du récit comme un discret et émouvant hommage rendu à l'auteur des Complaintes par son proche ami de dernière heure, Wyzewa