Édition originale. Envoi : Exemplaire de monsieur Jean Dayros, destiné à le glorifier. Alfred Jarry.
Jean Dayros, poète absintheur, Cazaliste fervent de première et dernière heure – il finira auprès de son mentor dans l’administration postale – fit partie de la claque du Père Ernest chargée par Jarry d’animer la première d’Ubu Roi, en décembre 1896 – c’était tous d’éminents pochetrons habitués du restaurant éponyme situé rue Saint-Jacques à quelques encablures du logis de Jarry. Le scandale, leur avait intimé ce dernier, devait dépasser celui de Phèdre ou d’Hernani. Il fallait que la pièce ne pût aller jusqu’au bout et que le théâtre éclatât. Comme on sait, le scandale n’eut aucunement besoin des clients d’Ernest.
Le plus beau titre de gloire de Jean Dayros est encore la publication de ses soliloques d’assoiffé, en 1898, dans un Solitaire recueil de vers montparnassien resté fameux. Un de ses admirables poèmes, La vie est un café où l’on ne peut plus boire, est d’ailleurs dédié à Jarry.
Une mouillure (eau !) angulaire autour du paraphe de Jarry, sans l’affecter, une mention fallacieuse de 2eme édition (bon A.I.) – mais cet exemplaire, plaisamment établi, jouit d’une véritable provenance, optimate.