Édition originale, rare, publiée sous le nom Baudelaire Dufaÿs.
Le Salon de 1846 paraît au début de mai chez Michel Lévy frères, rue Vivienne. C’est un vrai livre, non plus un répertoire comme la plupart des Salons, qui s’ouvre sur une invocation, ambiguë, aux bourgeois ; on a pu dire que c’était un « livre de haute esthétique » (Asselineau), comme le prouvent les titres des chapitres : Qu’est-ce que le romantisme ? De la couleur, De l’éclectisme et du doute, etc. le dernier étant De l’héroïsme de la vie moderne, où l’on retrouve, développé, le propos des dernières lignes du Salon de 1845. Le dieu reste Delacroix à qui un chapitre est consacré. Horace Vernet est la bête noire.
Contrairement au Salon de 1845, celui de 1846 ne sera jamais renié par Baudelaire, lequel l’inclut dans tous ses plans d’œuvres complètes. Il a survécu comme livre d’art à son actualité de critique, écrit Vitu en août 1846.
Malgré une presse plus étoffée, il n’eut guère plus de succès, sauf dans le cercle restreint de ses amis, mais il établit la réputation de Baudelaire : il va être, jusqu’en 1855, le mystérieux auteur de deux Salons et de quelques poésies étranges qu’on récite dans les cénacles de la bohème (Pichois - Dictionnaire Baudelaire, Du Lérot, 2002, p. 428).
Une petite coupure de la percaline sur le mors supérieur gauche (sans incidence sur la reliure), petites piqûres sur celle-ci, mais bon exemplaire.
Étiquette Rouquette libraire passage Choiseul, ex-libris.