Édition originale et premier tirage des illustrations comme des pages semi-blanches...
Bel et intéressant envoi a. s. : A M. H. Vernet. Si je me permets de vous adresser Polichinel, c’est que vous me pardonnerez de l’avoir fait ; si vous le lisez. Ceci ne vous oblige aucunement à le lire : j’ai dit mon pourquoi, voilà tout ! Salut à notre grd Maréchal. A Lorentz.
Peintre renommé qui fit fortune avec ses tableaux, Horace Vernet est le type même de l’artiste admiré par certains (Théophile Gautier) autant que détesté par d’autres (Baudelaire en fait sa bête noire dès son premier salon). Peintre de la modernité et des sujets rentables (bataille de Bouvines, bataille d’Iéna, de Fontenoy, Wagram, Friedland, Pladevo, Marengo, etc.), il est le peintre officiel sous Louis-Philippe.
Lorentz salue-t-il ironiquement le maréchal de la peinture militaire, auteur du plus grand tableau jamais réalisé, La prise de la smalah d’Abd-el-Kader ? Peut-être apprécie-t-il aussi sincèrement le caricaturiste que Vernet était à ses heures, et son libéralisme politique authentique, qui lui fera adhérer un temps aux idéaux de la République de 1848.
Ce livre irrévérencieux (quarante-huitard), comporte une désopilante préface illustrée : 45 feuillets qui relatent par de menus dessins l’histoire de la préface des œuvres de Polichinel sauvées de la censure – préface sans préface qui n’en est plus une tant il vaut mieux dormir sans en faire que de faire dormir en en faisant une – cela pour noyer le marionnette subversif que parle Lorentz sous ses jolis petits coups de bâton.
Les dédicaces sur ce livre admirable sont rares.
Des rousseurs parfois.