Édition originale de 1805 remise en vente en 1811 avec des titres renouvelés au nom de la librairie Ferra, augmentée d'une préface de Charles Nodier.
Le Dernier Homme parut peu après la mort de Grainville, grâce à Bernardin de Saint-Pierre - ce fut un échec : une quarante d'exemplaires seulement avaient été vendus.
A la faveur du développement industriel, agricole et scientifique, les hommes en sont arrivés à bouleverser et détériorer irréversiblement la surface du globe, causant cataclysmes et famines, provoquant la disparition des espèces animales et végétales et l’anéantissement du genre humain. Seuls survivent un homme et une femme, Omégare et Sydérie. Pourront-ils repeupler la planète ?
C’est à Adam d’en décider, après le récit que lui fera le dernier homme… le premier homme apprenant du dernier de quelle épouvantable race il sera le père – et le premier de forcer le dernier à tout détruire. Conception touchante et sublime qui oppose aux beaux jours de la terre naissante, la décadence et les infirmités d’un monde décrépit, les funestes amours de nos derniers descendants aux délices du Paradis, et la fin de toutes choses à leur commencement (Nodier).
Né au Havre en 1746, Jean-Baptiste Cousin de Grainville fut prêtre, poète et philosophe. Au commencement de la Révolution il adhéra à la constitution civile du clergé et se maria en 1793. Sous le Consulat, gagné par les sollicitations de l’évêque d’Amiens, l’abbé reprit la soutane. Mais, haï par ses confrères à cause de son passé, il fut réduit à se faire maître d’école. Accablé de dégoûts et d’infortunes, Grainville se suicida le 1er février 1805, en se jetant dans le canal de la Somme qui coulait au pied de son jardin.
Le Dernier Homme est une des pierres miliaires de la conjecture – voyez à ce sujet le dithyrambe de Versins qui en révèle et commente toutes les beautés (Encyclopédie de l’Utopie et de la Science-fiction) ou Raymond Queneau qui lui rend un hommage appuyé dans ses Enfants du Limon.
Agréable exemplaire relié vers 1850.