Édition originale du premier livre de l’auteur.
Polyglotte, Hennequin débute comme traducteur à l’agence Havas. Critique littéraire remarquable, lumineux et puissant (Octave Mirbeau), Hennequin est également le premier à reconnaître et à promouvoir l’art d’Odilon Redon, alors inconnu. En 1884, le peintre illustre sa traduction des Contes grotesques d’Edgard Poe – traduction précédée d’une importante et appréciable étude.
Octave Mirbeau assista, devant sa maison de Samois, à la noyade accidentelle du jeune critique, le 13 juillet 1888. La mort du pauvre Hennequin a été une véritable consternation pour moi. Et au moment où je vous écris, je suis dans un état d’hébétude qui ne me laisse aucune liberté d’esprit, pas même de douleur, car je ne puis croire à la réalité de cette foudroyante nouvelle (…) Je ressens une douleur pareille, et plus vive peut-être, que si je perdais un frère aimé (biographie d’Octave Mirbeau, J.-F. Nivet & P. Michel, Séguier, p. 369). Le 27 juillet suivant, dans les colonnes du Figaro, Mirbeau publiait un vibrant hommage à Émile Hennequin.