Librairie Pierre Saunier

L'UsurpateurL'Usurpateur L'UsurpateurL'Usurpateur L'UsurpateurL'Usurpateur L'UsurpateurL'Usurpateur

Gautier (Judith).
L'Usurpateur. Épisode de l'histoire japonaise (1615).

Paris, Lacroix & Cie, (1875) ; 2 volumes in-12, bradel pleine percaline de soie bleue, dos au chiffre de Samuel Pozzi, non rogné (reliure d'époque). 266 pp., table, 8 pp. de catalogue & 265 pp., table, 4 ff. de catalogue.

650 €

Édition originale.

Envoi a. s. : à mon cher ami, Samuel Pozzi, Judith Gautier

Initiée dès sa jeunesse aux civilisations extrême-orientales, Judith Gautier contribua par son œuvre et ses traductions – à la diffusion du « japonisme » qui devait, dans la seconde moitié du XIXe siècle, révolutionner la peinture. Ses premiers articles, signés du pseudonyme Judith Walter, sont d’ailleurs consacrés aux arts orientaux de l’Exposition Universelle de Londres de 1862 où, alors âgée de douze ans, elle accompagnait son père, Théophile Gautier.

Celle qui se promenait tout à son aise dans les Hiéroglyphes les plus effarants (Gourmont) publia à 17 ans son Livre de Jade librement inspiré de ses poètes favoris, Ly-y-Hane ou LiTaï-Pé. Le recueil fit sensation, étonna plus d’un écrivain aguerri : Flaubert, Banville, Villiers ou Mallarmé interdit par sa maîtrise des mystères de la poésie chinoise.

Un an plus tôt, elle avait épousé Catulle Mendès dont elle se sépara très vite. Talentueuse et belle, Judith Gautier devait allumer bien des passions, comme celles de Victor Hugo ou de Richard Wagner dont elle fut l’ultime embrasement. En 1910, grâce à la bienveillance de Léon Hennique, elle est la première femme à rejoindre l’Académie Goncourt, siégeant, non sans ravissement, à la place de celui qui l’avait cruellement traitée de vieille outre noire, mauvaise et fielleuse, couronnée de rose comme une vache de concours, Jules Renard fraîchement enterré.

Samuel Pozzi, chirurgien et anthopologue, fut un des pionniers de la gynécologie moderne, le médecin de l'aristocratie et de la haute bourgeoisie parisienne. Familier d'Adrien Proust, il soigna son fils Marcel et lui procura une dispense pour le front en 1914. Marcel Proust s'en serait inspiré pour le personnage du Docteur Cottard. Robert, frère de l'écrivain, fut son assistant à l'hôpital Broca. Bel homme, amateur d'art et mondain très coquet, Pozzi fréquentait les meilleurs salons de l'époque. Né en 1846, il était le cadet d'une année de Judith Gautier. Il est le père de Catherine Pozzi.

Pâles rousseurs en début de volume, bon exemplaire cependant dans une reliure attribuable à Pierson.

Rare.