Édition originale du premier et unique livre de l’auteur.
Envoi a. s. : à mon vieil ami Henry Céard, cordial souvenir, Forgemol.
Est jointe une enveloppe, oblitérée en 1916 par la poste du Morbihan, adressée à Henry Céard, et qui porte un poème autographe (La vierge est secourable au soldat qui l’implore - 14 vers) composé par ce dernier (poème publié dans les Sonnets de guerre, Paris, 1919).
On a trouvé peu de renseignements sur cet Edmond Forgemol de Bostquénard hormis qu’il fut un ami proche et de longue date de l’auteur des Terrains à vendre. Céard lui a dédicacé Cœur à cœur (poème qui figure dans les Sonnets de guerre) en précisant que Forgemol naquit le même jour que lui, le 19 novembre 1851.
D’après Ronald Frazee (Henry Céard, idéaliste détrompé, University of Toronto Press, 1963), Edmond Forgemol de Bostquénard serait le fils du général de même nom qui devait recommander Céard pour un poste d’employé auxiliaire au ministère de la Guerre, en 1873. En fait, comme le révèle tout simplement la dédicace imprimée de Ghazels, Edmond est le fils d’Hector Forgemol de Bostquénard, ancien chirurgien militaire, qui démissionna de l’armée en 1844 pour se fixer à Tournan (Seine et Marne) où il se consacra à diverses inventions utiles pour l’industrie, ce qui lui valut une entrée dans le Larousse du XIXeme d’où nous tirons ces éléments. Le général mentionné par Frazee est tout simplement le frère de ce dernier, comme nous l’apprend, par recoupement, la notice que lui consacre Jules Lermina dans son Dictionnaire de la France contemporaine.
Remarquons en passant que le recueil Ghazels est préfacé par H. Morey, vieil oncle de l’auteur, qui signe sa préface de Tournan. La boucle est bouclée, mais c’est un peu maigre. On peut encore ajouter que chacun des parents, oncles et père, cités ici, a reçu la dédicace d’un poème de Ghazels, ainsi qu’Henri Céard, seul homme de lettres, à qui est dédié le poème Amitié.
Un livre d’une invraisemblable rareté.