Édition originale du deuxième recueil poétique de l'auteur.
Envoi a. s. : à Paul / Auguste
Il s’agit de Paul Meurice, le condisciple de Vacquerie au Lycée Charlemagne, son meilleur ami, presque son alter ego.
En 1836, à 17 ans, Vacquerie avait envoyé des vers à Victor Hugo, lui témoignant une admiration quasi religieuse. Le poète des Ballades l’invita chez lui et Vacquerie y revint avec son camarade de classe. Admis dans le cercle intime, Hugo eut pour ses jeunes et dévoués disciples une amitié filiale sans faille, les désignant à la fin de sa vie comme les exécuteurs testamentaires de son œuvre.
Au printemps 1843, Charles Vacquerie, le frère d’Auguste, épousa Léopoldine, la fille d’Hugo. Les jeunes époux se noyèrent à l’automne, dans la propriété de Villequier que le père d’Auguste avait mis à la disposition de la famille Hugo.
La longue pièce XXVII du recueil, dédiée à Paul Meurice, s'en fait encore l’écho :
O Paul ! quelle douleur ne contient de la joie ? / Si noir que soit le deuil où la ville me noie, / Parfois Paris s’allume et Villequier s’éteint. / Même sans le rayon dont ton regard me teint, / Sans toi, chère amitié que j’ai prise à ma taille, / Lutteur qui, bientôt prêt pour la grande bataille, / Aiguisant ton épée à ce suprême instant, / Touches au seuil du cirque où le lion t’attend, / Et qui, marchand sans peur au but qui te réclame, / Me tiens tout à la fois par le cœur et par l’âme ! (…)
Des rousseurs mais bel exemplaire, associant les noms des deux amis.
Ex-libris de Paul Meurice.