Année de l'édition originale, mention de deuxième édition (probablement fallacieuse).
En mars 1881, à la fin de ses études secondaires, Darien devançait l'appel et s’engageait dans l’armée, il avait 19 ans. En 1883, après avoir été maintes fois puni pour insubordination, on l’envoya en Afrique du Nord au bagne de Biribi, un camp disciplinaire destiné aux soldats réfractaires. Il y resta trente-trois mois, jusqu’à la fin de son service. Composé à son retour en 1886 d'après son expérience personnelle, Biribi fut proposé à Savine. Craignant un procès, l'éditeur exigea des coupures et reporta l’édition – en attendant, il publierait un autre livre de Darien, Bas les cœurs ! (1889).
C’est à Sous-off, postérieur à la genèse de Biribi, que revint le privilège d’ouvrir le bal des poursuites judiciaires. Biribi, bien plus violemment antimilitariste, aurait largement supplanté le roman de Descaves – au grand regret de Darien, Biribi n’obtint qu’une simple interpellation à la Chambre qui ne lui fit aucune publicité.
Par quelle déveine […] tels bouquins, faits d’un ramassis d’anecdotes mal vérifiées, atteignent-ils sans peine leur soixante-dixième édition, alors que celui-ci, un des plus cruels documents que je connaisse, va passer inaperçu ? (Abel Hermant)
Pour l’anecdote, ajoutons que Biribi avait initialement été choisi par Alfred Jarry comme le sixième livre pair du Docteur Faustroll – une vraie distinction – avant d’être remplacé par Le Voleur.
Très joliment relié à l'époque, comme on aime...